Le billet Édouard de Frotté Le billet Édouard de Frotté
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Chez moi, comme ailleurs, on a changé ou rallongé les noms des communes en les unissant. Accroissant les distances et refaisant les panneaux, ça aura permis, paraît-il, des économies ! Sans doute certaines localités, ayant perdu leur vitalité, méritaient d’être regroupées, mais les communautés de communes, adoptant le principe de subsidiarité, permettaient d’orienter le public vers différents niveaux de complexité administrative.
Des principes à vue basse ont chassé le pragmatisme, ce que dénonçait Mitterrand quand il disait à peu près ceci : « Il y a 500 000 citoyens prêts à se dévouer bénévolement pour revitaliser leurs communes rurales ; vous voulez les remplacer par des fonctionnaires. Non merci ! » Dans la foulée, on s’est aussi attaqué aux Régions : les réunir allait les renflouer tout en réduisant les dépenses de l’État. Manque de chance : c’est Provence-Alpes-Côtes d’Azur, Région non modifiée, qui a réalisé le plus d’économies de fonctionnement (- 8 %), tandis que la Normandie ressoudée accroissait les siennes de 6 %.
Qu’à cela ne tienne, on aura reculé pour sauter plus haut, ce qui rappelle les propos de mon petit-fils scolarisé qui disait : « Les notes sont basses mais le moral est excellent ! » La France, ce pays aux 365 différents fromages est repéré à l’étranger, en partie pour la diversité de ses productions et de ses paysages. Chambarder les noms des régions et des lieux-dits dont les racines se perdent dans le vent de l’histoire, c’est engendrer des confusions dans l’esprit de ceux qui, à ce jour, ont fait de notre pays la première destination touristique mondiale. Ce manque de souplesse intellectuelle fait penser à celle qui a failli faire naufrager l’Europe. Et c’est encore mon petit-fils qui me rappelle la vision administrative, quand il se dresse sur ses ergots en disant : « T’inquiète, je gère ! »
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